Conseil Druze | Magazine de Doha
Sunday 22 December 2024 - 20 Jumada Al-Thani 1446

Corrompre et Corruption(1) 

Si nous donnons une définition logique à la corruption, nous aurons dit que le concept corrompu est le concept qui ne convient pas à la logique de l’esprit, ni aux évidences empreintes dans les instincts de l’esprit à travers lesquelles les choses sont prouvées et elles n’ont pas besoin de preuves. Si nous disons que l’homme est la seule créature pourvue de raison pour qu’il soit la conscience et le successeur de Dieu dans cette existence, il est aussi la seule créature pourvue de la liberté du choix de sorte que les lois qui le gouvernent ne soient pas des lois coercitives comme les lois qui gouvernent les natures, les enquêtes, l’univers et les galaxies. De cette façon l’essence de la liberté serait conçue dans la personnalité humaine dès le début de la création. La liberté par rapport à la raison est comme la lumière pour l’œil, la lettre pour le sens, et la mélodie pour la harpe. Comme le soleil est brillant par sa nature, la liberté par sa nature est responsable. La sagesse de l’hermétisme nous a appris que toutes les créations sont doubles, et tout ce qu’elle contient a besoin de duplication pour passer de l’existence par la force à l’existence effective (pour que Dieu Demeure unique n’ayant pas d’associé et spécialisé en l’individualisme), pour cela la liberté n’existait pas en effet que dans le contexte de la responsabilité. En fait les éthiques n’étaient que le résultat de ce double emploi entre la raison et la liberté d’une part et entre la liberté et la responsabilité d’autre part.

 A ce moment sera complet le triangle de la sagesse hermétique raison, liberté, responsabilité, trois entités en une seule essence qui est l’origine divine, qui donne à l’homme son identité humaine, et le rend la créature morale vertueuse unique parmi toutes les créations, ainsi que le confident sur sa personne et sur les autres créatures. L’homme a-t-il porté la bonne foi, ou s’est-il renfrogné, éloigné et obstiné, ou s’est montré arrogant, ou a-t-il désobéi et défié !

Dans livre d’Allah il a été mentionné (Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome le verra, quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome le verra.) Ce n’est qu’un billet pour l’homme qu’il est libre dans ses choix et responsable d’eux et Dieu n’aurait pas créé l’homme en vain. Il a été aussi mentionné dans le livre d’Allah : « Et quant au bienfait de ton Seigneur Proclame-le », existe-t-il une grâce qui égalise la grâce de l’esprit libre et responsable visant les éthiques vertueuses et la source des vérités évidentes ?!

Existe-t-il une grâce équivalente au voyage dans l’océan de la connaissance gnostique où se trouvent les éclats des vertus démonstratives et les révélations des lumières et des sens monothéiques et impénétrables ? Existe-t-il une grâce qui équivaut à la communication avec la divinité à travers l’esprit et l’âme, comme l’arôme communique avec les roses, le parfum avec les violettes et la nostalgie avec le bien-aimé ? Existe-t-il un refus de la grâce divine équivalent à l’obstination, à l’arrogance, au tort, à la destruction et à l’insatisfaction de ce que nous possédons et de ce que nous sommes ? Un refus qui équivaut à toujours demander plus de façon continue et par des voies détournées, à notre mécontentement de nos solutions là où nous sommes et de chercher à toujours aller plus loin, à confisquer les esprits et les libertés des gens et les empêcher de réaliser leur humanité à travers l’acquisition du savoir, la pratique du travail et le mouvement envers l’évolution et le progrès ?

Existe-t-il un refus de la grâce divine équivalent à ce que l’Occident a fait ? Le modernisme et la mondialisation ont séparé la connaissance et la vertu, alors la connaissance a augmenté jusqu’à l’inondation, et la source des vertus a diminué jusqu’à la désertification des esprits, l’aridité des consciences et le déchaînement des instincts de possession, transformant l’homme en une bête sauvage, plût au ciel qu’il tue à cause de la faim et uniquement pour manger, mais il tue pour savourer la torture de sa victime et exposer sa force et ses caractères agressifs. Le savoir qui marche sur sa tête et non sur ses pieds transforme l’homme d’un être raisonnable, libre responsable social par nature en un être consommateur jusqu’à la cupidité extrême dans la consommation. 

Il a été mentionné dans « la cité vertueuse » du Philosophe Farabi : la vertu c’est de s’arrêter devant les limites des choses et leur ressemblance à leur nature selon laquelle elles ont été créées. La nature selon laquelle la richesse a été créée est celle de la générosité et la donation. La nature selon laquelle la pauvreté a été créée est celle de l’abstinence et la désobéissance. La nature selon laquelle la force a été créée est celle de la prouesse et la grâce. La nature selon laquelle le pouvoir a été créé est celle de la justice et la mise en place des choses, quant à la nature selon laquelle la paroisse a été créée est celle de l’obéissance et la loyauté.

Où sommes nous aujourd’hui de la ressemblance de la nature des choses, et l’inspiration de leur état initial, étant donné que Dieu Tout-puissant a dit dans son cher livre : « Tirez leçon vous, doués d’intelligence ». Il a voulu dire que l’homme devrait voir les choses par les yeux de sa sagesse dans le domaine de la nature et de la société, tout en prenant exemple par la logique de son esprit et la finesse de son goût. Nous remarquons aujourd’hui que ce qui arrive à sa modernité a abusé de la consommation corrompue jusqu’à atteindre la cupidité et la mesquinerie. Il ne s’est pas contenté de son propre abus, mais il a essayé, et essaie toujours de généraliser sa méthode et sa mondialisation pour inclure l’humanité toute entière. Allant de la généralisation de l’indécence et de l’immoralité sexuelle, au point que l’amour et la fidélité sont devenus une cause de moquerie et de risée, et la pudeur un signe d’arriération et de fanatisme, jusqu’à ce que la famille se démantèle, et tout illicite devienne permis, de façon que la philosophie de l’homme contemporain et le signe de sa présence sont devenus ce que Jean-Paul Sartre a dit dans son livre La Nausée : « Je refuse, donc je suis ». Avons-nous atteint une époque où le refus des valeurs religieuses et intellectuelles, la corruption de l’homme de sa nature et de ce qui a été imprimé dans son essence comme évidence sont devenus signe et preuve de notre présence ?! Avons-nous atteint une époque où l’homme immunisé contre l’indécence sexuelle et l’abus des drogues est devenu un homme arriéré et fanatique. De même l’homme qui ne respecte pas sa famille et ses voisins, et qui néglige les valeurs de sa société en semant le chaos, la perte et la séparation, qui suit ses passions, libère ses instincts et attaque l’honneur et les propriétés des gens, est devenu signe de l’homme qui va de pair avec l’esprit de l’époque par le modernisme et la mondialisation ???!

Si le philosophe anglais Hobbes avait dit que la nature de l’homme est une nature de loup, il jouit de prendre les propriétés d’autrui par l’attaque et par la force, et il déteste le dialogue, l’entente et la communication. Il cherche de par sa nature la domination, l’attaque et la monopolisation des biens pour lui-même et pour sa descendance, c’est son plaisir et son bonheur. Nous, les fils du monothéisme et de l’Irfan, disons que le bonheur de l’homme est à travers le fait d’acquérir le savoir cohérent avec la raison et l’évidence de l’esprit, et de s’efforcer à construire une société juste et équilibrée, où chaque membre se trouve à l’endroit où son énergie et ses compétences le placent. Nous, les fils de la raison, nous ne sommes pas les fils du racisme, de la catégorisation et des instincts animaux. Notre bonheur est une partie du bonheur des autres et notre dignité est une partie de celle des autres. Notre devise est « Que la paix soit avec vous », notre principe est de dire la vérité, la justice qui est un intermédiaire, la raison qui est la sagesse, la connaissance et l’arrêt devant les limites des choses.  

Contribution à la préparation du texte, Kamal Sarieddine  

Libéré le 08 Novembre 2010 

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