Conseil Druze | Magazine de Doha
Thursday 21 November 2024 - 19 Jumada Al-Awal 1446

A propos de la fête de l’Adha

Premièrement : Concernant le sens de la fête 

          La fête a été nommée fête parce qu’elle apporte joie et bonheur à ses gens. L’origine conventionnelle du sens de la fête est toute journée où il existe un rassemblement. La fête est une joie enracinée dans le cœur de toute personne. L’humanité depuis son existence et dès qu’elle a commencé à monter l’échelle de la civilisation et du progrès, et qu’elle a limité le temps par des moments, elle a créé des stations pour se divertir en toute occasion heureuse et elle a donné à ces étapes le nom de fête. La fête est une apparence qui inclut plusieurs sens sociaux et religieux.

          Dans le sens social, la fête est le jour du renouvellement et de la consolidation des liens sociaux sur une base d’amour, de fidélité et de fraternité. En ce jour, le riche se souvient de son frère pauvre, et le fort du faible, et donc les gens généreux donnent l’aumône, à ce moment le bonheur entourera toute maison. Le soleil de la fête se lèvera et le bonheur comblera tout cœur et le sourire se dessinera sur les lèvres.

Quant au sens religieux, la fête est un remerciement à Dieu pour l’accomplissement de l’adoration, un mot que le croyant unitarien non seulement prononce de sa bouche mais qui agite son cœur par la satisfaction et la tranquillité pour montrer publiquement joie et bonheur.  

Deuxièmement : Les fêtes de la communauté des unitariens druzes 

La communauté des unitariens druzes n’a pas de fêtes propres à elle. Puisque cette communauté est l’une des confessions islamiques, la fête bénie de l’Adha a une grande importance. Si le Fitr après le jeûne est la joie de la table de nourriture matérielle et le signe du bonheur des obéissants patients d’irriguer les âmes par la vision du roi Très Saint dans la vie de l’au-delà, l’Adha est la fête la plus grande qui vient après l’effort du pèlerinage et du rapprochement de Dieu par l’offrande imposée.  

Troisièmement : La fête de l’Adha 

      Quand le croissant de lune apparaît au mois de Dhu’l-Hijja de chaque année, les fils de la communauté des unitariens druzes ont l’habitude d’effectuer de nombreuses obligations religieuses et sociales, alors un mouvement d’ardeur se découvre dans leur esprit qui dépasse le mouvement ordinaire. Ils se dirigent avec l’intention de prendre la bénédiction et de profiter des assemblées, vers les ermitages, les hauts lieux, les sanctuaires et les nobles cheikhs demandant d’écouter les récitations bénies et les mémorisations religieuses.

          La majorité des familles tire bonne augure par la fabrication des « desserts de la fête » avec joie et bonheur, et s’échangent « les vœux », les visites et les souhaits de fête tirant bonne augure en cette occasion annuelle pour purifier les cœurs, renouveler les liens, pour se réunir et pour recevoir les félicitations exécutant ce que le Tout-puissant a dit {Entraidez vous dans l’accomplissement de bonnes œuvres et la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et l’transgression} [Sourate de la Table Servie 2].

En plus de ce qui a été déjà mentionné, il est préférable que les unitariens consacrent les dix premiers jours nommés « les dixièmes de la fête »du mois béni pour la chasteté, le jeûne, la prière et la zakat de leur argent sous forme d’aumône et de bienfaits, et qu’ils persévèrent à l’invocation et à la demande du pardon dans le but de satisfaire Dieu par les bonnes actions tout en ressentant la venue de la fête noble. De même les Cheikhs et les novices animent leurs nuits par l’effort continu, la récitation, et la demande du pardon invoquant le noble verset : {Par l’aube et par les dix nuits} [Sourate de l’Aube 1-2], employant la consécration dans leurs sentiments et leurs cœurs, comme moyen pour que leurs intentions soient nettes pour accomplir le sens du sacrifice.

L’axe des « buts » de l’Adha du côté religieux c’est la victime qu’il faut présenter à Dieu Tout-puissant, comme offrande et signe de son obéissance et preuve irréfutable de la disposition de la créature à renoncer à tout ce qu’elle possède comme biens et acquisitions de ce monde pour le bien dans tous ses sens, y inclus la répugnance de tout contraste, et se familiariser avec toute obligeance spirituelle.  

L’offrande est le nom de tout ce qui est présenté à Dieu Tout-puissant, que l’homme a connu depuis l’époque préislamique. L’histoire de Caïn et Abel est le meilleur témoin de l’importance de l’offrande, c’est la première histoire au cours de la vie des prophètes depuis l’époque d’Adam (Que la paix soit sur lui). Il a été dit qu’Abel a voulu commettre une désobéissance et son frère Abel l’en a empêché. Quand ils se sont disputés leur père leur dit, présentez une offrande à Dieu, et les paroles de celui dont l’offrande serait acceptée par Dieu, seraient admises. Abel s’est présenté, il était berger, et offrit le meilleur bélier de son bétail, Dieu accepta son offrande. Puis Caïn s’est présenté, il était agriculteur, et offrit le plus mauvais blé qu’il possédait, Dieu refusa son offrande. Quand leur père apprit la nouvelle il félicita Abel et incita Caïn et lui dit repens toi envers ton Seigneur, alors Caïn s’énerva beaucoup et dit à son frère Abel je te tuerai.

Nous concluons à travers cette histoire l’unicité du créateur Tout-puissant, et nous reconnaissons ses messagers et ses prophètes, s’abstenir des interdictions et des infractions, comme elles représentent le conflit de l’esprit entre le bien et le mal.

Pour réaliser les sens de l’Adha dans le concept islamique il faut retourner à la loi du prophète Abraham (Que la paix soit sur lui) qui a vécu presque 2500 années avant l’Islam. Abraham (Que la paix sur avec lui) a eu une vision dans son songe que Dieu Tout-puissant lui ordonne d’immoler son fils, la vision des prophètes est une « inspiration ». Alors le prophète de Dieu Abraham (Que la paix soit sur lui) après qu’il s’est réveillé, se précipita pour exécuter l’ordre de Dieu Béni et Tout-puissant sans hésitation. Il dit à son fils, allons –y pour présenter une offrande à Dieu Puissant et Grand, ils prirent un couteau et une corde et partirent. Pendant qu’ils étaient en train de marcher entre les montagnes son fils lui dit Père où est ton offrande ? Abraham (Que la paix soit sur lui) lui dit : {« O mon fils je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses »} [Sourate des Rangés 102]. Le garçon se soumit et dit : {« O mon cher père, fais ce qui t’es commandé : Tu me trouveras, s’il plaît à Alalh, du nombre des endurants. »} [Sourate des Rangés 102].

Quand ils cédèrent c'est-à-dire se soumirent à l’ordre de Dieu, une voix appela Abraham (Que la paix soit sur lui) : {Tu as confirmé ta vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants – C’était là certes, l’épreuve manifeste – (c'est-à-dire l’épreuve apparente), et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse [Sourate des Rangées 105-106-107], Dieu Tout-puissant a envoyé un sacrifice à Abraham qui est un bélier dont l’immolation est de grande valeur pour racheter son fils.  

Le meilleur qu’on pourrait tirer de cette histoire c’est l’obéissance à Dieu Tout-puissant, ainsi que la satisfaction et la soumission à sa volonté. Oui, l’Adha signifie prière et immolation c'est-à-dire offrande en signe de remerciement. Les interprétateurs dirent que la prière et l’immolation ont été expliquées par la prière de la fête, la prière est la pure prière à Dieu, et l’immolation c’est sacrifier le meilleur du bétail et de l’argent des arabes, pour cette raison l’homme devait offrir le meilleur de ce qu’il possédait à Dieu Tout-puissant.

Dieu Tout-puissant a dit au dernier des prophètes et maître des messagers (que la prière et la bénédiction soient sur lui) {Nous t’avons certes, accordé l’abondance. Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie} [Sourate des Faveurs 1-2]. C’est un appel au prophète (que la prière et la bénédiction soient sur lui) à la prière et à l’immolation, en signe de remerciement pour le don des biens nombreux que le Seigneur a déjà accordés. La preuve que la promesse de Dieu est inéluctable, et le monde est l’opportunité des dons, et les paroles du Tout-puissant : {Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits pour vous]} [Abraham 7] n’est qu’une condition pour l’augmentation après l’avoir remercié des bienfaits qu’il a accordés.  

Dans des propos sacrés il a été dit : Mon serviteur je suis généreux, soit aussi généreux, je suis miséricordieux, soit aussi miséricordieux, je suis reconnaissant, sois reconnaissant. L’Adha est l’incarnation du discours dans sa plus noble image, toute prière d’obéissance est fête, toute offrande d’obéissance est fête, pour celui qui saisit le sens du rapprochement par l’invocation et le dévouement à Dieu, car c’est une déposition dans les armoires du paradis, que les bienfaiteurs voient par l’œil de la conviction, c’est le caractère des pieux, de qui le Tout-puissant a dit : {Certes, les pieux seront dans des jardins avec des sources} [Al-Hijr 45]. Il dit aussi : {Ils dormaient peu la nuit, et aux dernières heures de la nuit ils imploraient le pardon, [d’Allah] étaient à l’œuvre déjà en prière, et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité} [Qui éparpillent 17-18-19].

          Si le sens de l’offrande c’est de se rapprocher de Dieu, et se racheter de la souffrance de l’enfer, et que le croyant offre à l’Adha, c’est une célébration qui dépasse les limites de l’Histoire pour être une fête par le bonheur de la dernière heure qui n’est pas encore venue, qui est éternelle n’ayant pas de fin, c’est à dire qu’elle n’a pas de date qui détermine sa fin.

          Si une rédemption et un sacrifice étaient nécessaires et qui conviennent pour obtenir la joie éternelle, la viande et le sang du bétail – même s’ils doivent être offerts – ils ne sont pas suffisants parce qu’ils sont du monde périssable, et l’essence restante c’est l’esprit humain que Dieu prêche, s’il lui est vendu en échange d’un paradis perpétuel, continu qui ne périt pas, réjouissez vous d’être reconnus par celui que vous avez reconnu, c’est le gain absolu.