Conseil Druze | Magazine de Doha
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Lettre de Ramadan 2011

2011-07-30

Louange à Dieu Maître des mondes, que la bénédiction et le salut d’Allah soient sur le plus noble des Prophètes et des Messagers.

Le mois du saint Ramadan apparaît, et avec l’apparition du croissant de lune, rayonne alors la lumière étincelante, et ainsi, les verses discernent clairement entre le bien et le mal. Cette lumière est beaucoup plus qu’un éclat rayonnant la nuit tant attendue, c’est plutôt la miséricorde divine que l’ange dépose dans le cœur de son messager pour qu’elle soit un message pour les hommes, ce message qui, par ses significations, les fait sortir de l’ignorance obscure vers l’espace lumineux de l’humilité, et les promeut pour atteindre le paradis de l’unitarisme. Nous sommes alors au début de ce voyage que nous entreprenons chaque année pour renouveler le repentir et stimuler notre détermination pour avancer rapidement  vers le bien, le savoir et la certitude.

          C’est la sagesse du Dieu Suprême et Tout-puissant. L’imposition du jeûne mène à la faim et il est, par la grâce de l’humilité et les qualités du savoir, une porte conduisant à ressentir le Miséricordieux et se convertir vers le bien où résident les organes, jusqu’à la foi du cœur sans dévier vers la passion. Ainsi, l’âme se consacre pour la miséricorde de son Dieu dans la sérénité de l’invocation. L’esprit se stabilise alors dans la bénédiction du groupe cherchant  le bien, c’est parce que Dieu Tout-puissant a voulu à son serviteur l’obéissance comme une dignité pour lui, une voie vers la réalisation de la vertu de soi et un chemin dans la vie menant au but de l’existence, et ce pour les clairvoyants les plus éminents.

          Le Tout-puissant a dit dans son livre sacré : {Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam comme l’on a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété} (La Vache 183). En effet, le jeûne est une norme pour les fils des obéissances de l’époque d’Adam, elle engendre la piété qui est  le moyen le plus juste pour que les éthiques se disciplinent. Celui qui a discipliné ses éthiques, aura la chance de ressentir son Créateur. Pour cela, la piété représente le bien dans son ensemble comme l’a considéré l’ancêtre vénérable. Si l’abstinence des repas habituels est la plus évidente dans le jeûne, cela nous force aussi à nous abstenir des interdits relatifs aux activités des organes et aux convulsions du cœur, afin que l’unitarien saisisse l’échelle que traverse l’obéissance jusqu’à atteindre l’abstinence de tout, sauf  du Tout-puissant. C’est une finalité glorieuse par laquelle règne le bien et flamboie la lumière de la vertu humaine dans la noblesse de la beauté du bien.

          C’est l’esprit du saint Ramadan si nous le rendons à sa signification. Cela veut dire que si nous pratiquons ceci, nous accélèrerons nos pas vers les franges du repentir. Sur ce chemin apparaît une porte pour réformer l’âme, préserver son immunité, son union et sa dignité dans une époque où appréhender la vertu de son âme est similaire à l’appréhension du charbon. L’Islam nous enseigne que la bonté de l’âme est l’essence vivante pour la bonté de la société, puisque l’homme est incapable de protéger sa famille tant qu’il est incapable de protéger soi-même. Le gouverneur est aussi incapable de rétablir la justice s’il n’est pas juste avec soi-même avant tout. Ce mois vertueux constitue une école de groupe, puisqu’il rassemble les gens sous les ailes de sa bénédiction et l’essence de ses significations, par la bienveillance, les bienfaits, la charité et le partage. Le pain de la rupture du jeûne en son sel, est en lui-même un accord sur le mot de Dieu et une union de l’humilité autour du festin du bien et du message divin. Comme nous avons besoin au Liban aujourd’hui du pain de partage, du sel de la solidarité et de la bénédiction du rassemblement autour d’un seul festin duquel nous nous procurons la provision du salut.

Notre pays a besoin aujourd’hui, beaucoup plus que toute période historique précédente, de l’âme basée sur l’accord qui était, non seulement la composante fondamentale de son indépendance, mais aussi l’idée unifiante qui a rapproché entre tous ses fils, en vue de se lancer vers l’établissement d’un Etat vigilant, sur les ruines des conflits des nations à cette époque. Il est temps que ce phénix apprenne que l’espace d’espoir et les horizons du lendemain rayonnant, lui sont plus fructueux que la rumination du retour répété à la cendre. La voie conduisant notre pays à la vie n’est autre que le cœur du cercle de partage, et non celui de la limitation à une seule opinion. Il est temps de comprendre l’équation difficile mais possible, qui a offert à notre pays sa qualité unique, c’est celle du dialogue qui équivaut à nous. Oui, nous sommes équivalents au dialogue et tout ce qu’il nécessite continuellement de l’approche incluant l’assimilation profonde de l’autre qui est un partenaire enraciné dans l’entité. Nous soutenons les grands hommes qui prennent aujourd’hui la position de l’option unifiante, et essaient par leurs efforts considérables de préserver ce qui prépare le retour à l’harmonie par laquelle le Liban existe ou non. Ainsi, nous restons comme l’édifice solide face à l’ennemi guetteur pour attaquer, non seulement les pierres et les hommes de notre terre, mais aussi nos fortunes et l’avenir de nos enfants et nos petits-fils, poursuivant ses violations pour la souveraineté de notre pays, par l’air, la mer et la terre.

          Nous insistons sur les significations de la tolérance, la fraternité, la réconciliation et la communication entre tous les libanais. Nous aspirons à la renaissance de l’Etat libanais par un travail global, pour le bien, l’amélioration et l’immunisation du Liban, tout en fortifiant son union nationale et remédiant aux problèmes des citoyens, qu’ils soient économiques, sociaux ou relatifs aux conditions de vie.

          Nous suivons ce qui se déroule autour de nous, surtout les défis qui provoquent des troubles, en particulier dans le pays voisin la Syrie, à qui nous souhaitons la sécurité, la stabilité, la prospérité, la force, le rejet de la violence et de la dissension, la réalisation de la réforme et la prévention de l’intervention étrangère dans ses affaires.

          Nous nous rappelons de nos frères les palestiniens et nous les soutenons pour rétablir la réforme et poursuivre la lutte en ce que l’intérêt palestinien requiert, jusque la fondation de l’Etat de la Palestine et sa capitale Jérusalem.

          Dans la Communauté des Unitariens Druzes, nous levons notre prière en ce mois vertueux, pour que la vérité, la justice et le bien règnent toujours. Nous assurons de même notre refus tranchant pour tous les aspects de combats et de dissension entre les musulmans, ou entre les chrétiens et les musulmans. Nous adressons aussi une invitation à tous pour étancher des significations du mois du jeûne, contribuer à consolider leur union et élargir le cercle de rencontre entre eux, et Dieu en est entendeur et répondeur.  

Beyrouth, le 30 Juillet 2011