Conseil Druze | Magazine de Doha
Thursday 28 March 2024 - 18 Ramadan 1445
Discours de Son Excellence le Sheikh Akl de la communauté des unitariens druzes El Sheikh Naim Hassan en l'occasion de la Fête de l'Adha pour l'année 2010

2010-10-10

Son Excellence le Sheikh Akl de la communauté des unitariens druzes a dirigé la prière de la fête de l’Adha à la place du Prince Abdallah Tannoukhi à Abaye, en la présence de personnalités spirituelles et temporelles ainsi qu’une foule d’hommes de religion.

Après la prière Son Excellence a prononcé le discours de la fête disant : « l’Adha est un appel de s’approcher de Dieu Tout Puissant en présentant les offrandes de l’obéissance, de la satisfaction et du pur travail pour son amour généreux. Pour cela c’est en réalité un appel d’entreprendre un voyage pour le rencontrer avec un cœur dépourvu de toute chose sauf de l’intimité avec Lui. Le Tout Puissant a dit (O Homme ! Toi qui t’efforces vers ton Seigneur sans relâche, tu Le rencontreras alors.) Déchirure 6. Il a également dit (Appelle les hommes au pèlerinage ! Ils répondront à ton appel à pied et sur toute monture, venant des contrées les plus éloignées.) [Pèlerinage 27].

Le but de ce voyage béni est de se donner à la volonté de Dieu Tout Puissant, exprimé le matin de la fête par l’immolation et son but que le Tout Puissant accepte de ses serviteurs. Le Tout Puissant a dit (Ni la chair, ni le sang de ces animaux n’ont d’importance pour Dieu. Seule compte pour Lui votre piété) [Pèlerinage 37].

La piété signifie la fidélité en l’obéissance, et la prévention des tendances des désobéissances, la préservation de l’âme des passions l’éloignant de la vérité et de la conversion ainsi que la préservation des éthiques de la religion. Il a été dit c’est l’abandon des jouissances de l’âme et la différence de la passion. Si le serviteur réalise le sens de la sagesse de Dieu à travers ces offrandes, il saura qu’il devrait, à tout moment, déployer ses efforts et son énergie pour atteindre la limpidité du cœur des troubles, la purification des actions douloureuses des fautes, cherchant par l’ardeur et l’amour à acquérir les grâces de la lumière. Il ne pourrait y arriver sauf s’il sentirait le secret de l’Adha et ses buts nobles. 

Le croyant unitarien doit se familiariser avec Dieu et avec son frère en Dieu pour qu’il y ait une familiarité et un partage spirituel. Le frère pour le frère, ce qui signifie dans ce sens, soutien et support, par lesquels il l’assiste, fortifie sa religion par son amour, se renforçant avec lui et en lui à faire de bonnes actions, complétant sa foi en le préservant et suivant la Tradition du Prophète « comme les croyants par leur affection mutuelle, miséricorde et compassion, comme le corps si un de ses organes se plaint, le reste du corps est ébranlé par l’insomnie et la fièvre. »

Nous devons évoluer par notre esprit et attitude dans la mesure qui nous permet d’atteindre le fruit de la vertu. Rien dans cette vie n’est comparable à la beauté de la vérité et à la suivre de façon à satisfaire Dieu répondant au but noble de sa mission dont les disciples que la paix soit avec eux, ont effectué. Suivre la vérité est le plus grand bien pour soi, surtout étant membre de la société et de cette façon le profit se répand et la réforme s’établit. Nous devons témoigner par cette lumière aux valeurs éthiques nobles, et donner le bon exemple par la sincérité, le bien, la justice, l’amour, l’équilibre, le rêve, l’humilité, l’altruisme, la générosité, la piété, la pudeur, la modestie et les bonnes actions. Nous pensons que la réforme sociale ne serait possible, et que la puissance humaine ne serait consolidée en dehors du témoignage spirituel et pratique pour ces valeurs. C’est l’un des sens de l’Adha que le croyant unitarien doit accomplir en soi, en son inaction et en ses mouvements, comme réalisation du but de son existence, et comme matérialisation de l’élévation de ces valeurs au-delà de tout égoïsme. Nous espérons que cette position éthique affectera le comportement de toute personne s’occupant des affaires publiques, assumant la responsabilité de servir les gens et travaillant à gérer leurs affaires comme l’imposent l’obligation, la justice et la conscience.

En cette occasion quatre ans se sont écoulés sur la progression du conseil confessionnel et du cheikhat. Je renouvelle mon appel aux élites de notre estimable communauté, pour nous aider à se réunir et préserver l’entité, pour chercher le meilleur dans notre société unitarienne et la développer. Le développement et la prospérité des dotations religieuses sont une caution que nous conserverons pour servir tous les fils de notre communauté sans exception. Les rumeurs et les dires ici et là n’auront pas d’effets sur notre pure intention dans la pratique de nos obligations et la détermination du sacrifice pour le service de notre peuple et notre société.

Nous ne pouvons, de par notre engagement spirituel et humain, qu’appeler tous les dirigeants de notre cher pays de s’inspirer du sens du sacrifice pour approcher la situation délicate qui menace notre pays suppliant Dieu et l’invoquant pour que cela n’y ait pas lieu. Nous exhortons tout le monde à conserver leur calme et éviter la violence verbale qui augmente les chances d’affrontement et l’aggravation des divisions et de la haine dans les âmes. Ont-ils oublié que l’atmosphère de l’intensification est un danger qui menace le patriotisme, et conduit au démantèlement de l’Etat, et implique le Liban dans le chaos et la désintégration ? Est-il nécessaire de rappeler que cette orientation– à Dieu ne plaise -  est un grand service pour l’ennemi guettant le pays, son peuple, son armée et sa résistance, non seulement à travers la surveillance de renseignements mais à travers toute possibilité pratique ? la première cause de force par laquelle nous devrons nous fortifier contre toute attaque ou conspiration c’est le travail persévérant, sérieux et sincère en vue de consolider, garnir et protéger le front intérieur par l’unité nationale basée sur les leçons de l’Histoire et la morale des temps.

Nous saisissons cette occasion pour implorer Dieu à réformer notre situation, unir nos rangs et nous joindre pour redevenir une seule rangée dans la protection du Liban contre la convoitise, et une seule main dans la construction de notre cher pays, la protection de notre société contre les fléaux de la violence et de la rivalité qui n’ont cessé de faire du mal et d’attrister les citoyens quel que soit le parti auquel ils appartiennent. Il n’y a d’autre solution devant les Libanais que le dialogue, le dialogue calme et patient, le langage de l’amour, de la tolérance et du respect mutuel pour sortir de l’impasse et résoudre les questions controversées de façon à rendre à chacun son droit et fournir la tranquillité à toutes les parties et partenaires de la nation.

Oui, le fait que nos frères veillent à aider le Liban, à éviter le danger imminent, à anticiper toute surprise et à prendre l’initiative de la discussion et des négociations de façon à repousser le danger et préserver la stabilité nous détend l’esprit et nous calme le cœur. Mais les Libanais doivent effectuer le rôle actif afin de saisir cette assistance louable. Ils doivent créer ce qui pousse l’occupation des nations de la stabilité de la situation dans leur pays à sauver la sécurité du Liban, et non à transformer cette préoccupation en une des portes qui encouragent le conflit et les divisions. C’est le défi auquel font face les Libanais aujourd’hui, il faut qu’ils soient au niveau leur nation en ce qui concerne son histoire noble et son rôle missionnaire par rapport à la civilisation, sinon – à Dieu ne plaise – ils témoigneront de ne pas le mériter comme nation.

Nous devons exprimer notre reconnaissance envers les positions sages de Son Excellence le président, et de nombreux chefs travaillant dur pour mettre terme à un équilibre difficile et délicat pour l’intérêt suprême et l’unité précieuse du pays. Nous serrons la main de notre armée nationale et de ses commandants conscients et vigilants, demandant à Dieu de leur donner la force de résister et de réussir.

Dans le monde arabe, nous ne pouvons à l’occasion de la fête, que se rappeler tristement ce qui s’est passé en ce qui concerne la cause palestinienne, après qu’il a été prouvé au fil des années que l’ennemi Israélien n’a aucune intention d’ouvrir la porte de la paix réelle pour rendre le territoire, les droits et autres à leur propriétaire. Ce n’est autre que des pratiques de judaïsation de Jérusalem et de continuation de l’implantation, de confiscation des terres et autres, la moindre chose par laquelle nous devons y faire face est une position arabe et islamique unifiée, et trouver une pression internationale pour empêcher sa poursuite. Il est aussi impératif de parvenir à une réconciliation palestinienne et la consécration du processus de la rencontre arabe – arabe, renforcer l’unité islamique et élever les concepts de coexistence avec les autres religions. Nous devons montrer en cette occasion une sympathie avec le peuple fraternel soudanais menacé par le danger de la division, et avec le peuple irakien qui souffre de vagues d’extrémisme et de terrorisme, espérant que les efforts de peuples arabes pour combler le fossé dans ces deux pays soit capable d’arrêter la détérioration et rétablir la tranquillité et stabilité aux frontières.

Nous demandons à Dieu Tout Puissant que ce soit une fête bénie, et nous présentons à nos frères dans la foi et l’islam et à tous les Libanais nos félicitations en cette occasion libanaise sacrée, que vous passerez dans le bien, le bonheur et les bénédictions. Lui qui écoute et répond. »